La bienveillance, qu’est-ce que c’est? Selon le dictionnaire Le Petit Robert, la bienveillance est une disposition favorable à l’égard de quelqu’un. Mais cette qualité humaine fort enviable peut s’appliquer de multiples façons. Il existe des personnes bienveillantes, il est possible de faire preuve de bienveillance ou encore d’être bienveillant envers les autres et soi-même.
J’ai grandi à Lac-Mégantic, en face de l’OTJ, au cœur d’un quartier familial où les relations humaines étaient fort importantes. Notre maison a toujours été le port d’attache de nos deux grandes familles, mais aussi le lieu de rassemblement préféré de nos amis. Mes parents ont toujours ouvert grand leur porte aux gens qui comptaient pour eux. Tous y étaient toujours bienvenus et c’était simplement la normalité.
Mes deux parents ont grandi dans des familles nombreuses où il fallait travailler fort et être vaillants. Mais c’était aussi essentiel d’incarner le respect et l’ouverture aux autres. Voilà les fondements de la bienveillance à mon avis.
Depuis son enfance, mon père a toujours été très impliqué socialement. Il a débuté à la boucherie de son père à l’âge de 10 ans. Déjà, il incarnait le sens du devoir et du travail. Partout où il passait, il laissait sa marque. Il y a eu, entre autres, la radio et le journal étudiant de la polyvalente, et ça s’est toujours poursuivi par la suite. Jeune adulte, mon père est devenu membre fondateur du Club Richelieu de Lac-Mégantic. Un club social où la mission a toujours été de redonner aux jeunes de la région. À travers ses nombreuses années de bénévolat Richelieu, il aura laissé un héritage important pour la région et des centaines de jeunes méganticois auront, entre autres, pratiqué le soccer ou joué au hockey lors du tournoi annuel Richelieu. Des souvenirs impérissables pour plusieurs générations.
À cette époque, les hommes étaient membres Richelieu, mais leur épouse occupait également un rôle de premier plan. Ma mère a toujours été « Richelieu » puisque son implication dans l’ombre demeure inestimable. Au-delà de ce que ça exigeait comme temps et énergie, mes parents le faisaient pour les bonnes raisons, pour les jeunes, mais aussi pour la satisfaction immense de faire une différence dans leur communauté. Ma mère est une femme de cœur, la personne la plus généreuse que je connais. Elle a, toute sa vie, priorisé ses enfants et son mari avant elle. Ma mère donne de son temps et c’est elle qui pense toujours aux autres, aux petites attentions, aux petits détails qui font la différence. Ma mère a toujours été celle qui faisait le pont dans sa famille et dans la famille de mon père. C’est celle qui réunit, accueille, organise et fait en sorte que nos familles sont toujours unies, encore aujourd’hui avec l’arrivée des nombreux enfants et petits-enfants. Ma mère a également mené une carrière remarquable où elle a su marquer les gens qui l’ont côtoyée durant plus de 30 ans. Sa clientèle était chère à ses yeux, elle en prenait soin et elle était prête à beaucoup de sacrifices pour la satisfaire. Aujourd’hui, elle s’implique au sein d’un organisme important où elle préside son conseil d’administration. La raison principale de son implication est d’assurer le partage des connaissances, du savoir et les techniques de confection artisanale qui se transmettent de génération en génération. « Il ne faut pas perdre cette richesse » qu’elle nous dit souvent. Elle est en train d’établir une relève et un renouveau à l’intérieur du Cercle des fermières qui assurera un legs inestimable. Une mission magnifique qui fait une différence dans sa communauté.
Naturellement, sans trop nous en rendre compte, mon frère et moi suivons les traces bien marquées de nos parents. Un héritage de valeurs profondes et bien ancrées dont nous sommes infiniment reconnaissants.
Mon frère, professeur en éducation physique et maintenant gestionnaire d’établissement scolaire est déjà reconnu dans son milieu pour sa rigueur, son dévouement, la qualité de son travail, mais surtout pour la qualité de ses relations humaines. Il a à cœur le bien-être de ses élèves, leur développement, mais aussi l’épanouissement de son corps professoral. À travers son rôle, il ne se limite jamais à la simple tâche. Il s’investit en temps et en énergie, sans compter, pour sa communauté et pour les générations futures.
Pour ma part, je dirige depuis cinq ans un centre de don de plasma pour Héma-Québec à Sherbrooke. Tout le monde connaît Héma-Québec pour ses dons de sang, mais peu de gens connaissent l’importance des dons de plasma : voilà le défi à l’ouverture du centre, en plus de bâtir une équipe mobilisée et d’atteindre les objectifs d’autosuffisance du plasma. Aujourd’hui, c’est une immense fierté pour moi de savoir qu’à travers mon travail quotidien, des patients québécois recouvrent la santé grâce aux dons de plasma. C’est une motivation vraiment forte qui m’anime quotidiennement, je m’y investis en totalité et ça rejoint mes valeurs de partage, de don de soi et de générosité.
J’ai personnellement longtemps vécu avec la maladie et j’ai pu retrouver la santé grâce à un don d’organe reçu le 12 février 2014. C’est mon père qui a posé le geste, mais sachez que toute ma famille était investie dans cette étape de ma vie. J’ai senti un soutien incroyable de ma mère et mon frère tout au long de cette longue démarche. Les deux auraient voulu aussi donner pour moi. C’est notre plus grande force dans la famille, prendre soin des autres et prendre soin de nous.
Je crois que de faire du bien autour de soi, ça apporte beaucoup de satisfaction et de bien-être. Si chacun avait envie de prendre soin de quelqu’un, d’être plus empathique donc d’être bienveillant, je suis sûr que ça nous ferait tous un grand bien.
Êtes-vous bienveillant? Je suis sûr que oui, faites ressortir cette qualité et rayonnez dans votre communauté. Peut-être qu’un jour nous serons comme un million de gens… bienveillants.
Félicitations,
Marc Antoine un très beau texte et effectivement vous faites tous de la bienveillance dans votre entourage.