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Dans une forêt
près de chez vous...
Caroline Ruel, étudiante au Centre de formation professionnelle Le Granit, programme d’aménagement de la forêt
Si tu regardes par la fenêtre, es-tu capable de me dire le nom des arbres que tu vois? Est-ce qu’il y a un érable rouge? Un bouleau gris? Une épinette ou un sapin (c’est quoi encore la différence?) Le bois de la table sur laquelle tu lis ton magazine, est-ce qu’il vient du Québec? Quelle sorte est-ce? Un résineux (conifère) ou un feuillu?
Quand tu marches dans le bois, ou même dans ta rue, est-ce qu’il t’arrive de te demander quel âge ont certains arbres crevassés, gigantesques et magnifiques? Ou alors, ce qui est comestible dans nos forêts?
Et l’arbre emblématique du Québec, est-ce l’érable à sucre? Eh bien non. C’est le bouleau jaune. Le bouleau jaune??? Ouep! Un arbre avec une remarquable écorce dorée dont l’odeur et le goût des petites branches (qu’on peut mâchouiller pour goûter) près des bourgeons rappellent la menthe!
S’il t’arrive de te poser ce genre de questions, que tu aimes marcher dans des lieux entourés d’arbres et que bouger et respirer l’air frais te font le plus grand bien, la foresterie pourrait bien t’intéresser.
Manger la forêt
Depuis que j’ai commencé mon DEP en aménagement de la forêt, il ne s’est pas passé une semaine sans qu’on en mange. Oui, de la forêt on en mange carrément. Petits fruits, champignons, noix, tisanes, salades, « limonades » et racines. C’est fascinant de voir à quel point on la connait si peu cette forêt, si près de nous.
Les femmes en foresterie
Personnellement, je redoutais un peu que, malgré l’augmentation du nombre de femmes dans le
métier, ce soit quand même un monde majoritairement masculin. Finalement, pas du tout. Les mentalités changent, les femmes sont présentes et qu’on soit un homme ou une femme n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est la passion et le travail qu’on y met. En plus, si la tendance se maintient, il y aura autant de femmes que d’hommes puisque le ratio de nos groupes est 50/50. Donc peu importe le genre, les personnes motivées sont toutes les bienvenues.
Pour tous les styles
Aussi, il y a toutes sortes de monde dans nos deux groupes : gars et filles de bois, écolos, amoureux de machineries et de moteurs à gaz, amateurs de randonnées, et quelques intellos. Malgré nos différences, j’observe que la très grande majorité d’entre nous ont à cœur de travailler intelligemment et de façon respectueuse avec l’environnement. Végans, carnivores et chasseuses se côtoient dans le plus grand respect. Par exemple, l’autre jour, on s’est fait un souper de tacos aux champignons Maitake, fraîchement cueillis au pied d’un chêne par l’un de nos enseignants. La plus carnivore de notre groupe n’en revenait juste pas. Elle a trouvé ça vraiment meilleur que du poulet!
Pour ce qui est du marché du travail, il y en a pour tous les styles aussi. Aimer connaître la végétation de nos magnifiques forêts est incontournable, mais si tu aimes aussi les maths, l’informatique ou le travail physique, il y a différentes branches (!) du métier dans lesquelles tu peux travailler.
Concrètement qu’est-ce qu’on apprend?
Toutes les bases pour se sentir à l’aise en forêt et évaluer leur potentiel d’exploitation. Voici le nom de quelques cours pour te donner une idée : identification des principaux végétaux du Québec; utilisation d’une boussole, cartes et GPS; survie en forêt; secourisme; mesurage des quantités de bois (récoltés et en forêt); quelques cours pour s’initier à la débroussailleuse, l’abattage d’arbres
et la conduite de machineries forestières (ces modules-ci sont des survols pour se familiariser et ils donnent accès à des cartes de compétence); identification des arbres à récolter ou à laisser (appelé martelage); inventaire et suivis des arbres et végétaux; modalités d’interventions durables; inspection de chantiers; et bien d’autres.
Je pourrais te parler encore longtemps de tout ce que j’ai appris depuis seulement 5 mois au DEP du Centre de formation professionnelle Le Granit, mais si ça t’intéresse d’en savoir plus, essaye l’option élève d’un jour. Tu pourras poser toutes tes questions aux enseignants ultra-passionnés et compétents. Il y a plein de programmes d’aide avec Services Québec aussi qui peuvent te soutenir et tu peux appeler Lisa-Marie Gilbert, l’intervenante de l’école, si tu rencontres des obstacles (finances, difficultés d’apprentissage, etc.).
Pour conclure...
Je pense qu’on ne peut pas éviter d’exploiter la forêt. C’est inimaginable de se passer du bois et du papier. Imaginez un instant enlever tout ce qui est en bois et en papier chez toi! Je crois par contre qu’il s’agit de le faire le plus intelligemment et durablement possible. Je réalise qu’en tant que future technicienne en aménagement, j’aurai un rôle à jouer.
Mes valeurs de durabilité environnementale seront au cœur de mes recommandations et de ma vigilance quant aux réglementations à respecter. En connaissant mieux la forêt, c’est plus facile de la protéger, de la défendre et de promouvoir une gestion écologique et intelligente de celle-ci.
Je te souhaite à toi aussi d’y faire ta place. La foresterie québécoise a sérieusement besoin d’une relève allumée, qui se sent concernée par le réchauffement climatique et l’avenir de nos précieuses forêts.
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ZIGZAG La voix des jeunes de la MRC du Granit CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE LE GRANIT
e édition