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Comment la musique a changé ma vie à jamais

Par Mathieu Rodrigue, DEC en tourisme, Centre d’études collégiales de Lac-Mégantic

D’aussi loin que mes parents et moi nous souvenons, la musique a toujours été importante et bénéfique dans ma vie. Ma mère m’a déjà raconté un souvenir qu’elle a de moi : quand j’étais un bambin, assis sur le divan, les pieds ne dépassant même pas le bout du siège, j’écoutais durant des heures et en boucle un album de Noël, dont l’effet positif était immédiat. Pour ma part, je ne me souviens pas de cet événement, mais je me souviens de plusieurs autres en ce qui a trait à l’impact qu’a eu la musique sur mon adolescence. En effet, celle-ci m’a sauvé la vie à plusieurs reprises pour ce qui est de l’anxiété causée par les examens et les travaux scolaires. Elle m’a même évité la dépression. J’ai passé mon secondaire dans le département de musique. La première année, j’ai commencé à jouer du piano, pour ensuite maîtriser l’euphonium (instrument à vent de la famille des trompettes, trombones et cors) pendant les quatre années suivantes. J’ai même fait partie de l’Expresso durant les trois dernières années de mon secondaire. Nous jouions des pièces tellement dynamiques, telles que « Rolling in the deep » d’Adèle, « Crazy train » d’Ozzy Osbourne ou « Livin’ on a prayer » de Bon Jovi ! Un véritable sentiment d’appartenance habitait chacun des membres de l’Expresso et du département de musique. Avec eux, j’ai pu jouer sur scène plus d’une centaine de pièces musicales lors de cinq concerts de Noël, cinq concerts de fin d’année, trois portes ouvertes à la polyvalente Montignac, trois « Relais pour la vie », trois visites de garderies, deux concerts accompagnés de l’Expresso et du groupe Entre chien et loup, ainsi que lors de trois galas Méritas. Je me souviens même d’avoir eu la chance de découvrir les merveilleux films Braveheart, Le Seigneur des Anneaux, Star Wars et Avatar en jouant leurs chansons thèmes.

Ce sont tous ces événements qui m’ont poussé à ne pas abandonner au secondaire, à me dépasser et à me motiver. Je me souviens des ovations à la fin des concerts, des applaudissements et des cris des gens. Je me souviens d’avoir pleuré un nombre incalculable de larmes le jour de mon dernier concert de musique en cinquième secondaire. Je ne voulais pas que tout ça s’arrête, les applaudissements, les cris, les rires, la joie, les amis et surtout, l’interprétation de la musique. Une année entière a été nécessaire pour surmonter ce grand deuil. Puis, à l’âge de 19 ans, j’ai commencé à suivre des cours de piano, car je n’en pouvais plus de ne plus avoir de liens avec moi-même, ce que m’apportait la musique. Encore aujourd’hui, je suis ces cours pour avoir la possibilité de jouer le plus grand nombre possible de pièces. Il m’arrive parfois de jouer quelques notes au piano situé dans la salle publique du Centre d’études collégiales de Lac-Mégantic où j’étudie actuellement, qu’il y ait présence d’étudiants ou non. C’est ce qui m’a valu la proposition de participer à un spectacle amateur avec d’autres étudiants et membres du personnel, artistes également. Je pouvais enfin retrouver un passe-temps et une motivation à mes études, ainsi qu’un sentiment d’appartenance avec des artistes tout aussi talentueux les uns que les autres. Nous avons même eu la chance de pratiquer avec des musiciens professionnels dans un studio rempli d’affiches de groupes musicaux, de guitares reposant sur leur support, d’une batterie, de micros et de tables style bistro placées en face d’une grande scène. Quelle belle et enrichissante expérience ce fut, autant que le spectacle qu’on a fait ! Lors de mon numéro, j’ai interprété au piano un mélange de pièces musicales que j’avais moi-même choisies. Il s’agissait du « Canon de Pachelbel », de « My heart will go on » du film Titanic, de « Fur Elise » de Beethoven, de « River flows in you » du film Twilight et, finalement, de « In Dreams » du film Le Seigneur des Anneaux. Ce fut un défi facile à réaliser, car ce n’était pas la première fois que j’interprétais de la musique devant un public. Toutefois, j’ai dû faire face à un autre défi plus difficile et que je désirais depuis longtemps pouvoir réaliser : chanter en public. Là, je peux vous confirmer que le stress était au rendez-vous, car je n’ai pas la plus belle voix du monde et je suis incapable de pousser les plus hautes notes. J’ai donc dû choisir une chanson adaptée à ma voix, une chanson qui n’était pas trop aigüe. J’ai finalement choisi d’interpréter « Let her go » de Passenger. Mais, lorsque mon tour est venu de chanter, je ne voulais plus le faire, j’étais trop nerveux. Toutefois, avec la façon dont une des artistes m’a présenté et les applaudissements, ainsi que les cris du public m’ont incité à réaliser ce vieux rêve. Finalement, tout s’est très bien passé, d’après ce que j’ai pu en juger par les applaudissements et les cris approbatifs du public. À la fin du spectacle, je me sentais comme une célébrité. Les félicitations jaillissaient autant de mes amis que du reste du public, sans compter tous les commentaires et les mentions « J’aime » sur le réseau social Facebook. Une amie m’avait même filmé et avait publié la vidéo sur le réseau social, en me félicitant pour mon courage. C’est incroyable à quel point la musique a pu me permettre de m’accomplir dans la vie, à partir de mon adolescence jusqu’à aujourd’hui ! Elle est mon remède miracle quand je suis triste ou en colère ou anxieux ou encore, quand un examen ne s’est pas bien passé. Tous les jours, je joue quelques notes sur mon piano à la maison, j’écoute des chansons et des trames sonores de films, dont celles que j’ai jouées, pour me rappeler que, malgré tous les obstacles que j’ai eu à traverser à cause de mon syndrome, de ma dyspraxie et de mon trouble d’anxiété généralisé, j’ai pu quand même m’accomplir et m’épanouir grâce à la musique. J’ai pu faire quelque chose de ma vie pendant quelques années, tout en étudiant au secondaire et, encore aujourd’hui, au cégep en Techniques de tourisme.

Sur ce, je termine ce texte en vous priant de ne jamais abandonner, malgré toutes les embûches qu’il y aura sur votre route. Je vous conseille de vous trouver une motivation, une passion, bref quelque chose qui, lors des moments les plus sombres, saura chasser les ténèbres et vous permettre de retrouver la lumière et d’être heureux. Croyez-le, ça fonctionne, j’en suis la preuve vivante ! Malgré un premier secondaire divisé en deux ans, des mathématiques de deuxième et de quatrième secondaire, ainsi que des sciences échouées qui m’ont causé tant de stress au point d’être près de la dépression, j’ai trouvé une motivation qui m’a poussé à faire des efforts, à accepter mes limites et, finalement, à accepter que, dans la vie, on ne réussit pas tout du premier coup. J’en suis certain maintenant, tout le monde peut réussir sa vie ! Comme Albert Einstein l’a dit : « tout le monde peut être un génie, mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper un arbre, il croira toute sa vie qu’il est stupide. »

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